dimanche 1 juillet 2012

la comédie de l Union Européenne : les privatisations

Le 30 juin 2012, RMC écrit « Merkel, perdante du Conseil européen pour la presse européenne ». Une telle conclusion est-elle réaliste ? Les positions d'Angela Merkel en matière de politique européenne sont-elles vraiment différentes de celles de l'ancien président européen de la Commission Trilatérale qu'est Mario Monti, ou de celles de l'ami de longue date de l'actuel président des rencontres de Bilderberg (le PDG d'Axa Henri de Castries) qu'est François Hollande ? Evoquant le projet de Traité sur le MES (Mécanisme Européen de Stabilité) en cours de ratification avec le soutien systématique des parlements de « gauche » comme de « droite », Nouveau Trader souligne : « Voici donc la finance à la Présidence de l'Euro-zonerie. L'Empereur devient intouchable et aller voter ne sert désormais plus à rien... ». Une analyse, malheureusement, fort juste. Le 30 juin également, Le Point rapporte « Le Bundestag approuve le pacte budgétaire », décision intervenue avec « l'aval du SPD et des Verts ». Pour RTS, « Le Parlement allemand avalise les décisions du sommet de l'euro ». Rappelons aussi que le MES a déjà été entériné par le Parlement français, Sénat « de gauche » compris. Dans l'ensemble, c'est la politique de fédéralisation de l'Europe, de dumping social généralisé, de renforcement du pouvoir et des moyens des milieux financiers et de privatisation du patrimoine public. Qui s'y oppose vraiment ? Même si Agoravox signale, à propos du Traité de stabilité de coopération et de gouvernance (TSCG), que « les prises de position contre la ratification se multiplient en France et dans toute l’Europe », force est de rappeler que la prise de position publique de Jean-Luc Mélenchon explicitement favorable à l'Europe militaire en pleine campagne des élections présidentielles françaises était de fait un clair soutien à cette politique économique sous-jacente et de plus en plus ouvertement « consensuelle ». Boursier.com emploie le titre « L'Union européenne fait un pas vers l'union bancaire ». C'est de toute évidence l'essentiel.

Le 30 juin, malgré le titre « Merkel, perdante du Conseil européen pour la presse européenne », Reuters conclut que François Hollande « devra désormais faire ratifier le traité budgétaire par le Parlement et mettre en oeuvre la rigueur ».
C'est l'évidence même : la confirmation de la ratification du TSCG, de celle du MES et de l'application générale de la politique dite « d'austérité » (pour qui ? ) constitue l'essentiel du résultat du sommet européen. Ce n'est pas en vain que la situation de l'Union Européenne avait été un sujet de discussion privilégié à la dernière rencontre de Bilderberg il y a moins d'un mois.
Jeudi, Le Monde diffusait des déclarations du gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avec le titre fort parlant : « La "volonté d'autonomie" des Etats de la zone euro "doit s'effacer" ». En clair, « Plus d'Europe, moins de souveraineté nationale ». François Hollande avait-il adopté une autre position  en défendant le Traité Constitutionnel Européen lors du référendum de 2005 ?
Rien de vraiment nouveau, d'ailleurs, par rapport à la stratégie définie par Jacques Delors dès 1985. Peu importe la facture sociale d'une telle opération : les « petits citoyens » n'ont pas droit à la parole, et tant pis pour eux. Ils continueront à payer la facture de plus en plus lourde du dumping social, de la « liberté de commerce », de la « libre circulation des capitaux », des délocalisations... Telle est la loi de la grande finance.

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