mercredi 20 mars 2013

Marx : un legs à élargir


Marx : un legs à élargir

Il y a deux Marx, excellents. Le « Jeune Marx », penseur de l’aliénation et de l’émancipation, d’une vie authentiquement humaine, fondée sur l’autonomie et la solidarité. Et le Marx « scientifique », qui nous a livré un véritable atelier conceptuel ( mode de production, forces productives, rente foncière, etc) nous permettant encore aujourd’hui de penser la crise, même la « rupture du métabolisme » ville-campagne, et même les écotaxes…
Ce legs n’est pas un héritage dont il suffirait de jouir, mais une méthode, pour comprendre le réel. Encore faut-il admettre qu’il y manque des outils, et que l’aliénation et l’émancipation ne relèvent pas seulement de l’économie, mais aussi des rapports de pouvoir, des rapports entre les sexes, entre les cultures. Marx n’et pas responsable de la tragédie des socialismes « marxistes » du XXe siècle (soviétique, chinois, ou yougoslave) Mais son insistance sur les rapports de pouvoir économiques (« la dictature de la bourgeoisie ») n’est pas sans rapport avec « l’oubli » de la démocratie, de la liberté, du féminisme, etc.
Et la réduction des « rapports de production » à des rapports interpersonnels (ouvriers et patrons), tout en suggérant que ces rapports déterminent les choix techniques (et pas l’inverse…), a masqué le rapport productiviste humanité / nature, et la responsabilité vis-à-vis des génération futures. Il ne suffit pas d’accoler « démocratique » ou « écologique » à « socialisme ». C’est tout un cadre de pensée qu’il faut reconstruire.

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