dimanche 1 juillet 2012

urgent Message du Président Hugo Chávez au Peuple Vénézuélien


“J’attends beaucoup du temps. Son immense ventre contient plus d’espérances que d’expériences passées et les événements à venir seront supérieurs à ceux du passé.” Simon Bolivar.
Le temps et ses rythmes, le temps et ses mandats, le temps et ses desseins, tel que le signale le livre de l’Ecclésiaste, me fait lire cette communication à la Nation vénézuélienne et à l’opinion publique internationale qui, je le sais, ont été très attentives à l’évolution de ma santé qui a commencé, il y a quelques semaines, à se dégrader de façon évidente.
Après l’excellente visite que nous avons faite au Brésil et en Équateur entre le 5 et le 7 juin dernier, nous sommes arrivés à Cuba, solidaire comme toujours, pour conclure le voyage par la révision et la signature de nouveaux accords de coopération. Je dois reconnaître qu’en ce qui concerne ma santé, je n’avais prévu qu’un examen du genou gauche, presque rétabli de cette lésion du début du mois de mai.
Tout au long de ma vie j’ai commis une de ces erreurs que l’on pourrait classer dans cette catégorie qu’un philosophe a appelé « erreurs fondamentales » : négliger ma santé et en plus, être très réticent aux examens et traitements médicaux. Sans aucun doute, c’est une énorme erreur fondamentale. Et surtout de la part d’un révolutionnaire ayant quelques modestes responsabilités comme celles que la révolution m’a imposées depuis plus de 30 ans.
Cependant, à La Havane, en fin de soirée du mercredi 8 juin, nous étions de nouveau là avec Fidel, avec ce géant qui a déjà dépassé tous les temps et tous les lieux. Cela n’a sans doute pas été difficile pour Fidel de se rendre compte de certains malaises, au-delà de mon genou gauche, que j’avais essayé de dissimuler depuis plusieurs semaines. Il m’a interrogé presque comme un médecin, j’ai avoué presque comme un patient. Et cette nuit même, tout l’immense progrès de la médecine que la révolution cubaine a réalisé pour son peuple et pour une bonne partie du monde, a été mis à notre entière disposition et un ensemble d’examens diagnostiques ont été effectués.
C’est ainsi qu’une étrange formation dans la région pelvienne a été détectée, pour laquelle une intervention chirurgicale d’urgence a été nécessaire étant donné le risque imminent d’une infection généralisée. Elle a été réalisée le samedi 11 juin, très tôt le matin, quelques heures avant le communiqué qui a été lu au pays et au monde et qui a provoqué tant de manifestations de solidarité, qui continuent à m’émouvoir.
Après cette opération qui en principe a réussi à drainer l’abcès, il y a eu un traitement antibiotique intensif avec une évaluation – je corrige – une évolution positive qui a entraîné une amélioration notable. Néanmoins, et malgré une évolution générale favorable, tout au long du processus de drainage et de soins, on a commencé à soupçonner la présence d’autres formations cellulaires qui jusqu’à présent n’avaient pas été décelées.
Alors, immédiatement, une autre série d’examens spéciaux, cytochimiques, cytologiques, microbiologiques et d’anatomie pathologique ont été effectués et ils ont confirmé l’existence d’une tumeur avec la présence de cellules cancéreuses, ce qui a rendu nécessaire la réalisation d’une seconde intervention chirurgicale qui a permis l’extraction totale de ladite tumeur. Il s’agit d’une intervention majeure, réalisée sans complications, après quoi j’ai continué à évoluer de façon satisfaisante, en attendant de recevoir les traitements complémentaires pour combattre les divers types de cellules trouvées et ainsi continuer sur la voir de ma guérison totale.
Pendant ce temps, je me suis maintenu, et je me maintiens, informé et au commandement des actions du gouvernement bolivarien, en communication permanente avec le Vice-président compagnon Elías Jaua et toute mon équipe de gouvernement.
Je suis infiniment reconnaissant des démonstrations de solidarité, nombreuses et enthousiastes, que j’ai reçues du peuple vénézuélien et d’autres peuples frères, ainsi que des chefs d’État et de gouvernement de nombreux pays du monde entier, convaincu que tout cet amour, toute cette solidarité, constituent la plus sublime énergie qui stimule et stimulera ma volonté de vaincre dans cette nouvelle bataille que la vie nous procure. Et tout spécialement au peuple cubain, à la nation cubaine, à Fidel, à Raul, à toute cette légion médicale qui s’est mise à la tête de cette bataille de façon vraiment sublime.
Néanmoins, j’ai été aussi très conscient d’un certain degré d’angoisse et d’incertitude qui a parcouru tout au long de ces jours, de ces nuits, l’âme et le corps de la Nation vénézuélienne. Je crois que, au-delà des tentatives de manipulation de certains secteurs bien connus, ces sentiments étaient et sont inévitables et font partie de la nature humaine en soi, lorsque celle-ci se trouve dans des circonstances qui l’entourent et souvent l’ébranlent comme c’est le cas en ce moment.
Dès le début, j’ai assumé toutes les responsabilités quant à la surveillance stricte de la véracité des informations à transmettre, en me basant sur un double ensemble de raisons : la raison médicale-scientifique en premier lieu et, en second lieu et en y faisant particulièrement attention du plus profond de mon âme et de ma conscience, la raison humaine, la raison amoureuse, pour être plus précis. La raison amoureuse.
De la première, c’est-à-dire, de la raison médicale, nous avons déjà parlé un peu. Cela a été un processus lent et minutieux, d’approche et de diagnostics, de progrès et de découvertes au long de plusieurs étapes, durant lesquelles un procédé scientifique rigoureux a été appliqué, qui n’accepte ni précipitations ni pressions d’aucun genre. La règle suprême qui étaye cette puissante raison est la pleine vérification scientifique, au-delà des indices et soupçons qui sont apparus peu à peu.
Et au sujet de la raison amoureuse, je suis obligé maintenant de vous parler depuis le plus profond de moi-même. En ce moment, je me souviens du 4 février de cette tumultueuse année 1992. Ce jour-là, je n’avais pas d’autre choix que de m’adresser au Venezuela depuis mon crépuscule, depuis une voie que je sentais qu’elle m’entraînait vers un abîme insondable. Comme d’une caverne obscure de mon âme a jailli ce “Por ahora (pour l’instant) ” et puis je me suis enfoncé.
A ma mémoire reviennent aussi ces funestes heures du 11 avril 2002. Là aussi j’ai envoyé à mon cher peuple vénézuélien ce message écrit depuis la Base navale de Turiamo où j’étais prisonnier, Président renversé et prisonnier. C’était comme un chant de douleur lancé depuis le fonds d’un autre abîme que je sentais qu’il m’engloutissait et que je m’enfonçais et je m’enfonçais.
Maintenant, en ce moment de nouvelles difficultés et surtout depuis que Fidel Castro en personne, celui-là même du Cuartel Moncada, le même du Gramma, le même de la Sierra Maestra, le géant de toujours, est venu m’annoncer la dure nouvelle de la découverte du cancer, j’ai commencé à demander à mon Seigneur Jésus, au Dieu de mes parents dirait Simon Bolivar, au manteau de la Vierge dirait ma mère Elena, aux esprits de la savane dirait Florentino Coronado, pour qu’ils me concèdent la possibilité de vous parler, non pas depuis un autre chemin abyssal, non pas depuis une obscure caverne ou une nuit sans étoiles. Maintenant je voulais vous parler depuis ce chemin en pente par lequel je sens que je sors déjà d’un autre abîme. Maintenant je voulais vous parler avec le soleil du lever du jour qui, je le sens, m’illumine. Je crois que nous y sommes parvenus. Merci mon Dieu.
Et finalement, mes chères et mes chers compatriotes, mes filles et me fils adorés, mes chers compagnons, jeunes, enfants de mon peuple, mes courageux soldats de toujours, mes travailleurs aguerris, mes chères femmes patriotes, mon peuple aimé tout entier et un seul dans mon cœur, je vous dis que le fait de vouloir vous parler aujourd’hui depuis ma nouvelle escalade vers le retour n’a rien à voir avec moi, mais avec vous, peuple de la patrie, peuple bon. Avec vous.
Je ne voulais, ni ne veux en aucun cas, que vous m’accompagniez sur des chemins qui s’enfoncent vers un quelconque abîme. Je vous invite à continuer à escalader ensemble de nouvelles cimes, “car il y a des acérolas là-bas sur la colline et un chant merveilleux à chanter “, continue à nous dire depuis son éternité le chantre du peuple, notre cher Ali Primera.
Allons donc, allons avec notre Père Bolivar à la tête, poursuivre notre montée vers la cime du Chimborazo. Merci mon Dieu, merci mon peuple, merci ma vie. Vers la victoire toujours. Nous vaincrons. La Havane, cette chère et héroïque Havane, le 30 juin 2011.
Depuis la grande Patrie je vous dis, du fonds de mon cœur, de toute mon âme, depuis mon espérance suprême qui est celle d’un peuple : pour l’instant et pour toujours. Nous vivrons et nous vaincrons. Merci. Nous reviendrons.

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