vendredi 6 juillet 2012

Glorification des nazis et persécution des communistes dans les pays Baltes


01-pro-ss-march-in-latvia.jpgNazis dans les pays Baltes
 
 
par Higinio Polo
 
 

 
 
 
En juin 2008, Vaclav Havel et d'autres représentants éminents issus des rangs de la droite et de l'anti-communisme ont défendu la Déclaration de Prague qui fut adoubée par l'Union européenne, et qui insistait sur l'idée de mettre sur le même plan nazisme et communisme, étendant une condamnation qui se voulait définitive. Au-delà du manque de rigueur de tels déclarations et du recours aux mensonges les plus grossiers des pamphlétaires conservateurs, qui ignorent à dessein le lien évident entre le nazisme, le fascisme et le système capitaliste, l'idée n'est pas neuve et, en réalité, elle a des précédents dans la propagande américaine durant les années de guerre froide et, plus récemment, dans la politique des gouvernements des pays baltes, dont l'identité nationaliste actuelle conserve une filiation évidente avec le nationalisme fasciste, complice de l'Allemagne de Hitler pendant la seconde guerre mondiale, même si on cherche aujourd'hui à cacher ces liens.
 
Cette initiative de Havel (qui a été soutenue par plusieurs chambres législatives, comme en Bulgarie et au parlement Européen même, en 2009), et d'autres du même types ont donné un nouvel élan au révisionnisme historique en Europe, mettant l'accent sur la condamnation du communisme et rendant possible la réapparition des spectres du passé nazi de l'Europe, dans une folle course qui voit dans les pays Baltes ses principaux protagonistes et diffuseurs. Car, en dépit de cette équivalence trompeuse, la vérité est que les communistes sont les seuls à être poursuivis en Europe aujourd'hui, tandis que les vétérans nazis et fascistes et leurs partisans sont soutenus par les gouvernements baltes ainsi que d'autres pays, tolérant leurs activités. Parmi de nombreuses dénonciations, celle d'Efraim Zuroff, historien d'origine nord-américaine qui dirige le Centre Simon Wiesenthal, a publié en 2010 un article dans The Guardian, où il attirait l'attention sur le développement des activités nazis en Lettonie et en Lituanie et sur les mots d'ordre contre les juifs qui voyageaient dans ces pays, comme si 70 ans ne s'étaient pas écoulés depuis la fin de la guerre. Zuroff a également dénoncé l'immobilisme de l'Union européenne vis-à-vis de l'activité des nazis. Il n'y a pas à s'en étonner, puisque tandis que les institutions européens n'ont pas lésiné sur les moyens (trahissant les convictions démocratiques affirmées) pour arrêter les dirigeants communistes ou tenter d'interdire certains partis communistes, ils ont observé stoïquement la glorification du nazisme qui se produit dans les confins de l'Union européenne.
 
Au sein des trois pays baltes, la situation est très préoccupante. Les gouvernements de ce pays, tout en maintenant un discours officiel qui tente de mettre sur un même plan communisme et nazisme, troupes de l'Armée rouge et nazis, l'Allemagne d'Hitler avec l'Union soviétique, confondant victimes et bourreau, traitant les vétérans nazis comme des "combattants pour la liberté", comme certains ministres ont osé les définir. Ainsi, l'Estonie est devenue le lieu habituel de réunion des vétérans nazis des Waffen-SS avec l'appui du gouvernement, qui envoie également des messages de salutations aux participants et qui trouve dans le ministre de la Défense un de ses principaux propagandistes. Après des années de défilés, initiatives et rassemblements exaltant le nazisme, en 2004, apparaît la nouvelle dans la presse internationale sur l'intention d'ériger un monument pour les SS en Estonie et pour les vétérans de la 20ème division Waffen SS Grenadier 1/Estonie, qui ont collaboré avec les nazis et qui continueraient à organiser librement des réunions dans le pays. Il ne s'agit pas de petits groupes isolés: 60 à 70 000 estoniens ont rejoint les détachements nazis, combattant aux côtés de l'Allemagne d'Hitler.
 
A Sinimäe, où eut lieu la principale bataille entre l'armée allemande et les troupes soviétiques pendant la deuxième guerre mondiale, se rassemblent habituellement chaque année plusieurs centaines de personnes, accompagnées des autorités locales et des vétérans nazis de Lettonie, Lituanie, Danemark et d'Autriche ainsi que d'anciens membres des Waffen-SS, défilant sous les drapeaux nazis. Une de leurs revendications est que soit érigé un monument à Tallinn, la capitale estonienne, pour les vétérans de la « Seconde guerre de libération », comme ils appellent leur participation aux côtés des nazis pendant la guerre. Après 1945, nombre de ces nazis ont continué à combattre l'Armée rouge dans des guérillas qui eurent le soutien de la CIA américaine et des services secrets britanniques, jusqu'à leur disparition dans les années Cinquante. Les livres de Mart Laar (qui fut premier ministre de l'Estonie et actuel ministre de la Défense) comme La légion estonienne et le Soldat estonien pendant la seconde guerre mondiale, dans lequel il conserve la mémoire et défend les agissements de ces hommes rangés aux côtés des nazis, sont habituellement vendus dans ces initiatives de propagande fasciste, sous la protection officielle du gouvernement estonien.
 
Autour de ces initiatives nazies, prolifèrent d'autres initiatives. Des groupes musicaux comme Untsakad ont publié des disques avec des chants nazis estoniens et en 2008 toutes les bibliothèques du pays offraient un calendrier avec des dizaines d'affiches de propagande de la 20ème Division Waffen SS. En dépit des protestations des citoyens de gauche, des groupes démocratiques et anti-fascistes, le gouvernement a continué à tolérer et protéger les activités nazis qui s'étendent aux pays voisins. A Helsinki, profitant d'une exposition annuelle promouvant les produits estoniens, sont souvent vendus des t-shirts glorifiant la légion estonienne des SS et des opuscules de guerre avec des appels à la guerre contre la Russie et à la destruction de Moscou. Le Comité anti-fasciste d'Estonie, qui cherche à limiter la diffusion des idées nazis, dénonce la justification dans ce pays des « crimes contre l'humanité » commis par les membres estoniens de la Waffen-SS.
 
La complaisance gouvernementale avec les activités nazies contraste avec l'activisme manifesté dans la persécution des communistes : en mai 2008, entrepreneurs et politiciens (parmi lesquels l'ancien premier ministre Mart Laar, le comte von Stauffenberg Damian, et l'homme d'affaires Meelis Niinepuu) présentèrent une fondation destinée à « enquêter sur les crimes du communisme », dirigée par Roosi Ranno, ancien attaché parlementaire de Lennart Meri (conservateur qui prit la présidence comme candidat d'Isamaaliitt – Patrie – mort en 2006). Pour chercher à contourner les critiques internationales, les fonctionnaires du gouvernement estonien ont publié des déclarations rituelles de condamnation du communisme et du nazisme, même si son application pratique est limitée à la persécution des idées communistes et de tout ce qui touche à l'Union soviétique, comme le prouve la démolition et le démantèlement des monuments consacrés à l'Armée rouge ; la décision du gouvernement en 2007, dans le cadre d'une nouvelle provocation, de démanteler le monuments aux soldats soviétiques libérateurs de Tallinn, qui se trouvait dans le centre de la ville et de le transférer dans un cimetière militaire (mais il n'a pu empêcher que l'on continue à déposer des fleurs dessus) et le procès contre Arnold Meri, un vieil estonien récompensé du titre d'Héros de l'Union soviétique pour son activité de guérillero contre le nazi pendant la seconde guerre mondiale. La libération de l'Estonie des nazis a coûté à l'Armée rouge la vie de 150 000 soldats.
 
Les gouvernements conservateurs qui ont dirigé l'Estonie se sont engagés dans la dénonciation du prétendu « génocide estonien » qui aurait été organisé par l'Union soviétique entre 1940 et 1953, accusant Moscou de la mort de 60 000 estoniens dans la période. Toutefois, les chiffres furent révisés par l'historien Alexander Diúkov, qui en 2009, dans sa recherche (Le mythe du génocide. Répression soviétique en Estonie, 1940-1953), a abaissé le nombre à moins de 10 000 et déclarant que le génocide qui a eu lieu fut contre la population soviétique tuée par les nazis, avec plus de 2,5 millions de prisonniers de guerre soviétiques tués pour la seule année 1941.
 
En outre, on célèbre chaque année la Marche d'Erna, en mémoire du bataillon spécial des Waffen-SS, avec un nom qui rappelle le parcours menant de Tallinn à une ancienne base militaire nazie, sur près de 150 kms. Sous prétexte de réaliser un événement sportif, la marche est une glorification du nazisme et des actions de la Légion estonienne pendant la seconde guerre mondiale. Le soutien du gouvernement est allé tellement loin que la 17ème marche, en 2010, a été ouverte par l'ancien ministre de la Défense, Jaak Aaviksoo. Elle se déroule depuis 18 ans. La dernière provocation est venue de l'ancien ministre de la Défense, l'historien nationaliste et ancien premier ministre, Mart Laar, qui a lancé l'initiative de reconnaître les estoniens de la Waffen SS comme des « combattants de la liberté », mais face aux réactions internationales, le gouvernement a été contraint d'avancer masqué, publiant un communiqué en janvier 2012 où il déclare son intention de « reconnaître ceux qui ont combattu pour l'indépendance de l'Estonie », catégorie dans laquelle entrent les vétérans nazis du pays et pour l'étranger, et qui met sur le même plan les activités de l'Allemagne nazie avec celles de l'Union soviétique.
 
Le soutien non-dissimulé du gouvernement estonien à ces manifestations va jusqu'à les annoncer sur les pages web des organismes officiels, dans une tentative de faire des héros à partir des criminels d'hier. Collaborant dans la glorification du nazisme, le gouvernement pose tout un ensemble d'obstacles à la tenue de manifestations anti-fascistes, allant jusqu'à en faire du Comité anti-nazi de Lettonie un « danger pour l'Etat ». Les membres de l'organisation anti-fasciste Nochoy Dozor, entre autres, manifestent contre les agissements des nazis et continuent de déposer des fleurs en hommage aux soldats de l'Armée rouge et aux victimes estoniennes mortes dans les camps d'extermination nazis, mais de nombreux autres estoniens nationalistes restent complaisants face aux parades des vétérans nazis. Ce n'est pas une surprise, que des figures historiques du nationalisme estonien, comme Uluots Juri, premier ministre en 1940, aient lancé un appel à combattre l'Armée rouge avec les troupes nazies allemandes.
 
En Lettonie, officiellement se déroule chaque 16 mars un hommage à la Légion lettone des Waffen-SS, initiative créée en 1994, peu après la chute de l'URSS. La légion lettone, qui a rassemblé jusqu'à 100 000 hommes, a participé au siège nazi de Leningrad qui a tué plus d'1 million de citoyens soviétiques, en dépit de cela les autorités lettones ont donné l'autorisation de publication et a permis la diffusion à grande échelle d'un film, The Soviet Story, qui présente de graves manipulations historiques. Vaira Vike-Fraiberga, ancienne présidente du pays et fille d'ancien collaborateur nazi, a décidé en 2001, pour éviter les critiques internationales, que la célébration continuerait mais de façon non-officielle. A Lestene, se trouve un monument en hommage aux nazis lettons, qui a été inauguré par des ministres du gouvernement et par des organisations comme Daugavas Vanagi qui soutiennent ouvertement les parades nazies. Daugavas Vanagi (Faucons de Daugava) est une organisation créée en Belgique en 1945 pour aider les prisonniers nazis lettons et qui a des bureaux aux Etats-unis, Canada, Australie et dans d'autres pays où il continue à être épaulé par des groupes de jeunes aux tenues para-militaires.
 
La parade actuelle de la Légion Waffen-SS a été interdite par le Conseil municipal de Riga, mais les juges ont abrogé la décision, recevant le soutien du président du pays jusqu'en 2011, Valdis Zatlers, qui a défendu publiquement les cérémonies rendant hommage aux vétérans nazis. Les lettons qui ont collaboré avec l'Allemagne nazie dans les camps d'extermination furent particulièrement sanguinaires. Les affrontements entre les participants aux marches nazies et les anti-fascistes (qui ont parfois défilé vêtus comme des prisonniers de camps d'extermination) ont été fréquents et la police lettone n'a pas hésité à arrêter les militants anti-fascistes comme le député Victor Dergunov. La complicité avec les nazis a atteint un tel point que l'ancien président letton, Valdis Zatlers, a déclaré en mars 2008 que l'opinion publique internationale se trompait lorsqu'elle qualifiait de nazis les anciens lettons membres de la Waffen-SS.
 
Une telle complaisance contraste avec l’obsession anti-communisme. Il suffit de rappeler qu'en Lettonie, le Parti communiste est interdit et que les communistes opèrent sous le nom de socialistes. Le principal leader communiste Rubiks Alfreds, a été plusieurs fois incarcéré par les gouvernements conservateurs, pour un total de six années de prison. L'obssession anti-communiste et anti-russe a porté le Parlement letton, le Seim, en février 2004, à annuler le droit des citoyens lettons à pouvoir éduquer leurs enfants dans la langue russe avec l'adoption d'une loi discriminatoire qui institue une véritable ségrégation pour les citoyens Lettons russophones. C'est incroyable que cela se déroule au sein de l'Union européenne, mais le nationalisme letton nie la citoyenneté à près de 20% de la population, qui n'a pas de droit, transformant des citoyens en apatrides bien qu'ils soient nés en Lettonie ; ils ne peuvent pas voter non plus. L'entrée dans l'OTAN et dans l'UE a encouragé les tentations ségrégationnistes du gouvernement conservateur, qui a considéré que ni l'alliance militaire occidentale, ni Bruxelles, ne s'opposeraient à cette décision, comme ce fut effectivement le cas.
 
Même le gouvernement letton a entamé le processus de révision de la Seconde guerre mondiale. Ainsi, Kononov, un partisan communiste, vétéran de près de 90 ans, a été accusé d'avoir tué des civils qui ont collaboré avec les nazis pendant la guerre. Kononov, dont la famille est morte dans les camps de concentration, est un letton qui a combattu contre les troupes nazies en Lettonie, détruisant des objectifs militaires avec des explosifs et faisant sauter des trains qui transportaient des armes. Il est passé six fois en jugement en Lettonie et a fait deux années de prison. Il a été accusé d'avoir exécuté des paysans qui avaient dénoncé des partisans soviétiques aux autorités nazies d'occupation. La sentence a été déclarée nulle par la Cour européenne des droits de l'Homme, mais en 2010 l'appel du gouvernement a réussi à renverser la sentence. Un des représentants du Comité antifasciste de Lettonie, Eduard Goncharov, a affirmé que le plan du gouvernement conservateur letton était d'ouvrir un procès pour constester le verdict du Procès de Nuremberg et cela est une forme de revanche : ceux qui ont fui avec les nazis quand ils se sont retirés de Lettonie, sont aujourd'hui au pouvoir dans la République. Ce n'est pas surprenant que dans ce pays la défense des idées communistes soit interdite, et, même si la diffusion des idées nazies est elle aussi interdite, la tolérance à leur égard est évidente.
 
En Lituanie, où les nazis ont tué plus de 200 000 juifs, les gouvernements conservateurs ont cherché d'effacer de l'histoire les massacres, l'implication du nationalisme et des volontaires lituaniens nazis. Ce n'est pas surprenant que ces massacres aient été réalisés par les lituaniens sur ordre des nazis, comme le nationalisme actuel au pouvoir tente de l'occulter. Ce n'est pas un hasard si le ministre de la Défense Jukneviciene Rasa, lors de sa visite aux États-Unis, a effectué une visite sur la tombe du général Povilas Plechavicius. Plechavicius est arrivé en Lituanie avec les troupes nazies pendant l'Opération Barbarossa et a combattu avec eux contre les guerriers polonais anti-fascistes comme des milliers de nationalistes lettons.
 
Le président du pays de 2004 à 2009, Valdas Adamkus, a combattu pendant la seconde guerre mondiale contre l'armée soviétique, aux côtés des troupes nazies, et quand la guerre fut finie, il est parti en Allemagne avec sa famille, et il ne s'agit pas d'un cas isolé parmi les politiciens nationalistes. Le Parlement (Seimas) a par ailleurs interdit en juin 2008 les symboles soviétiques et nazis, utilisant cette grossière équivalence entre idéologie fasciste et communisme que Vaclav Havel a introduit dans la Déclaration de Prague. Toutefois, en mai 2010, dans un acte révélateur, le tribunal lituanien a établi que la swastika nazie faisait partie du « patrimoine culturel du pays », pour cette raison elle pouvait être utilisée à la différence de la faucille et du marteau ou d'autres symboles communistes. Étant donné que l'esprit de compréhension pour le nazisme et la persécution du communisme viennent de loin, cela a permis d'ouvrir une brèche au sein des institutions européennes, avec cette passivité de l'Union européenne dénoncée par Efraim Zuroff. Quelques mois auparavant, la Cour européenne des droits de l'Homme a émis un verdict qui repousse la plainte présentée (sept années auparavant!) contre les autorités lituaniennes pour l'arrestation et l'incarcération de dirigeant communistes, comme le docteur Mikolas Burokiavicius, qui fut secrétaire du Parti communiste lituanien, qui a passé onze ans dans les prisons depuis sa condamnation en 1994 pour sa participation aux activités du Parti communiste d'Union soviétique. Depuis 1991, des milliers de militants communistes ont subi une persécution politique. Avec ce verdict, il s'agit d'un véritable outrage fait à la justice, le Tribunal a compté de fait avec la collaboration d'institutions européennes passives, que ce soit l'Union et le Conseil européen, dans la restriction des droits des citoyens en Lituanie.
 
Cependant, tandis que les autorités tolèrent des manifestations avec des slogans racistes (« La Lituanie pour les lituaniens », évidemment dirigé envers ceux qui ne sont pas « comme eux »), et avec des symboles néo-nazis, la répression fait rage contre les communistes et la gauche. En avril 2011, s'est ouvert le procès contre le président du Front populaire socialiste Paleckis Algirdas, pour « négation de l'agression soviétique contre la Lituanie ». La base du procès était que Paleckis contestait la version officielle des événements de la tour de télévision de Vilnius, le 13 janvier 1991, où sont mortes 14 personnes qui auraient été tuées par les troupes soviétiques dans les mois d'agonie du gouvernement Gorbatchev. Paleckis soutient, avec des preuves et des témoignages de première importance, que le massacre a été une provocation organisée par les nationalistes lituaniens, dont les forces armées (DTP/Département de protection du territoire) ont tiré sur la foule avec l'intention d'en faire porter la responsabilité ensuite par le gouvernement et par l'armée soviétique. Ils ont atteint leurs objectifs. Même si Paleckis a été acquitté en janvier 2012, le Procureur a lancé un appel, ré-ouvrant le procès.
 
En Lituanie, la dégradation politique du pays a conduit également à la destitution, en avril 2004, d'un président, Rolandas Paksas, pour ses liens avec la mafia. En 2009, il est apparu évident que le gouvernement avait permis la création en 2002 d'une prison secrète de la CIA nord-américaine dans la banlieue de Vilnius, où ont été torturés des prisonniers. L'actuelle présidente, Dalia Grybauskaite, n' « exclut pas la possibilité » de l'existence de cette prison secrète.
 
 
En Baltique, le nationalisme vise à contester l'issue de la seconde guerre mondiale et même, si possible, du procès de Nuremberg. Le racisme, le culte des armes et du militarisme, le mépris des minorités, la xénophobie et la haine envers les juifs et les roms, ont toujours été plus présents dans cette zone et dans d'autres régions d'Europe de l'est. La tolérance envers les actes de glorification de nazisme et du fascisme, le racisme nationaliste et le mépris des minorités, coexiste avec la répression du communisme et une préoccupante dérive anti-démocratique qui devrait inquiéter les citoyens et les institutions européennes car, par ailleurs, les signaux d'alarme ne viennent pas seulement des États baltes, bien qu'ils soient devenus le foyer le plus préoccupant. Des tentations similaires sont apparues en Roumanie, Hongrie, où règne une violente persécution des communistes et en République tchèque (où la droite cherche de mettre hors-la-loi le parti communiste, un des plus importants du pays) ainsi qu'en Pologne. Et en conséquence de cette politique nationaliste et conservatrice, les mouvements fascistes sont en plein essor. Tandis que continue la chasse aux sorcières en Mer Baltique contre les communistes, aucun procès n'a été entamé jusqu'alors, contre les criminels nazis originaires d'Estonie, de Lettonie, ou de Lituanie et la persécution et la méfiance envers les juifs, les minorités et la gauche continuent à être la conduite habituelle des gouvernements de ces pays. Le venin du serpent fasciste continue à envenimer le continent : personne ne peut imaginer, sans s'émouvoir, l'idée que puissent défiler des soldats nazis en Allemagne et c'est bien pour cela que l'on devrait s'inquiéter que des emblèmes nazis flottent encore au-dessus des pays nazis.

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