mardi 3 juillet 2012

Roselyne Bachelot dézingue Sarkozy, ses conseillers et l'UMP



Bachelot dézingue
C'est toujours plus facile de balancer après. L'ancienne ministre de la santé, qui ne s'est pas représentée aux élections législatives, Roselyne Bachelot, dézingue à tout va dans un livre, sorti mercredi 20 juin en librairie sous le titre A feu et à sang, Carnets secrets d'une présidentielle de tous les dangers.
Un livre que Mediapart a lu pour préparer une interview... annulée à la dernière minute par l'ancienne ministre.
Que faut-il en retenir ? Que pendant la campagne, NKM a avoué en avoir "marre de Patrick Buisson" (le conseiller droitier de Sarkozy). Que Juppé et Fillon n'ont pas assumé cette droitisation mais se sont bien gardés de le dire officiellement. La défaite ? Selon Bachelot, elle serait liée à la droitisation de son discours sur le mariage homosexuel, l'immigration, les chômeurs. Pourquoi cette droitisation ? "Ce « glissement idéologique », Bachelot l'impute à « l'influence néfaste » de « communicants » et « conseillers » « coupés du réel » qui ont « fait le vide autour de Sarkozy », explique Mediapart en citant la ministre. En cause notamment, la « bête à trois têtes » : Patrick Buisson, Emmanuelle Mignon et Claude Guéant. « Le président s'est retiré en vase clos avec ses âmes noires », il « n'écoute que lui-même et ses conseillers ultra-conservateurs », accuse-t-elle".

Autre problème : la bulle que les conseillers de Nicolas Sarkozy auraient créé autour de lui. Bachelot déplore « le souci obsessionnel » des conseillers de Sarkozy « de tout maîtriser », jusqu'à « transform(er) les visites prétendument de terrain en des simulacres de rencontres aseptisées ». Une « mise en scène savamment orchestrée » qu'elle décrit maintes fois. « Les déplacements du président sont toujours organisés méthodiquement pour lui éviter une franche confrontation avec les “vraies gens”. On se hâte de faire le vide dans la commune concernée (...) On ne laisse sur place que quelques centaines de militants UMP rassemblés dans une salle municipale et tout disposés à faire la claque. Nicolas Sarkozy trouve cette organisation bien huilée formidable, car rassurante. »"

Dernière charge de Bachelot, relevée par Mediapart, l'UMP. "L'échec de la campagne est aussi celui d'une « UMP défaillante », « affaiblie » et « démotivée », explique Roselyne Bachelot, amochant au passage le leadership de Jean-François Copé, rival de son ami Fillon dans la guerre de succession. Elle décrit un parti incapable de débattre, avec des salles remplies « exclusivement » « d'UMP encartés », « un public témoin » comme celui « des émissions télévisées de talk-show », et des Conventions du parti, comme celle sur le handicap, « festival tragi-comique du cafouillage ». Quant aux 200 000 militants, « le chiffre mériterait d'être vérifié », grince-t-elle".

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