PARIS (Reuters) - Les négociations entre le PS, EELV et le Front de gauche sur les circonscriptions où le Front national fait peser un risque d'élimination de la gauche au premier tour des législatives de juin ont échoué, ont annoncé vendredi les différents partis.
Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste, a attribué l'échec des discussions à des "désaccords" au sein du Front de gauche, ce que ses partenaires contestent.
"C'est une responsabilité qui dépend d'eux, que nous regrettons. Mais le travail a été fait dans de bonnes conditions", a-t-elle dit à l'issue d'un déjeuner avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Priée de dire si cet échec représentait un danger dans certaines circonscriptions, Martine Aubry a répondu par la négative.
"C'était des circonscriptions où nous souhaitions être au second tour parce que la droite et le FN risquaient d'être seuls. Mais des circonscriptions qui ne sont pas gagnables", a-t-elle expliqué.
Dans un communiqué, le Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon doute que le PS ait eu "réellement la volonté" de concrétiser le projet d'accord.
"Malgré différentes propositions avancées par le Parti de gauche, le Parti socialiste trouvait toujours une bonne raison pour refuser", avance-t-il.
Malgré tout, le PG a décidé de retirer deux de ses 105 candidats dans deux "circonscriptions critiques", dans l'Aube et en Moselle où le risque FN est très élevé.
"Nous faisons ce geste sans aucune contrepartie, comme notre appel à battre Nicolas Sarkozy entre les deux tours", précise-t-il.
Le Front de gauche, coalition comprenant notamment le PG et le PCF, avait proposé au Parti socialiste et à Europe Ecologie-Les Verts de se désister sur une vingtaine de circonscriptions dites "à risque", sur un total de 29.
D'après ce projet d'accord, six candidats de la coalition devaient se présenter au nom de toute la gauche.
Dans un communiqué, le PCF estime également que l'absence d'accord lance "un très mauvais signe pour le rassemblement nécessaire à gauche".
Il précise néanmoins que ses candidats "restent disponibles pour discuter localement là où s'avéreraient indispensables des accords locaux pour écarter le risque qu'un accord national n'a malheureusement pas pu écarter."
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