Le commandant historique de la révolution nicaraguayenne Tomas Borge est décédé ce lundi 30 avril, à l'âge de 83 ans des suites
d'une affection pulmonaire pour lequel il était hospitalisé depuis le début du mois d'avril.
Tomas
Borge était le dernier des fondateurs du Front sandinistre de
libération nationale (FSLN), organisation marxiste-léniniste
constituée en 1961 et qui fut à l'origine de la révolution
nicaraguayenne de 1979 et du renversement de la dictature de Somoza.
Combattant révolutionnaire, intellectuel marxiste, dirigeant sandiniste, Borge fut un militant révolutionnaire intégral.
Ministre de l'intérieur sous le gouvernement sandiniste dans les années 1980, il fut un des rares à ne pas choisir la voie de la
liquidation après la contre-révolution de 1990, un des seuls à être resté fidèle au message originel du FSLN.
Borge était un des soutiens les plus résolus de Cuba socialiste, modèle de résistance à l'impérialisme et preuve qu'une autre
société que le capitalisme était possible sur le continent américain.
Fidélité indéfectible à Cuba socialiste qui est devenue amitié entre deux dirigeants historiques de deux grandes révolutions du
XX ème siècle. De ses échanges avec Fidel Castro, un ouvrage fut publié, « Un grain de maïs », traduit en français.
Sa
fidélité à l'héritage de la révolution sandiniste, balayée après 1990, a
trouvé récompense avec le retour au pouvoir de
Daniel Ortega en 2007, alors que la gauche révolutionnaire
latino-américaine, isolée en 1990, se trouvait alors à la tête de la
majorité des États du continent.
Le gouvernement de Daniel Ortega a décrété trois jours de deuil national, annulé les festivités du 1er mai et a organisé une
cérémonie avec les dirigeants sandinistes au Palais national pour rendre hommage à Borge.
L'ensemble des présidents latino-américains, représentants de la gauche révolutionnaire, a rendu hommage au commandant
historique de la révolution sandiniste.
Le chef de l'Etat cubain, Raul Castro, a salué un « inlassable lutteur révolutionnaire pour la liberté et
l'indépendance du Nicaragua et l'unité de Notre Amérique ».
Pour le président vénézuelien Hugo Chavez, « le commandant Borge a apporté l'exemple d'une vie de lutte inlassable pour
la cause de l'humanité, pour le socialisme ».
« Il a prêché par l'exemple qu'un révolutionnaire doit rester fidèle à ses principes et défendre toujours la vérité et
la fraternité ».
Evo Morales, président bolivien, a lui rappelé que « comme
commandant guérillero et leader de la Révolution sandiniste,
le camarade Tomas Borge fut un homme qui a consacré sa vie à la
lutte contre l'impérialisme et pour l'émancipation des peuples ».
Enfin, le chef de l’État équatorien Rafael Correa a fait de la pensée de Borge une « des sources d'inspirations du
gouvernement de la Révolution citoyenne ».
« Pour l'Equateur, il fut un ami proche, en tant qu'ambassadeur, et un symbole de la lutte indéfectible d'une quête de
justice, d'égalité et de solidarité dans toute l'Amérique latine », a souligné Correa.
La
mort de Tomas Borge laisse l'Amérique latine orpheline d'une des
figures de la résistance à l'impérialisme et des
épopées révolutionnaires du XXème siècle. Mais son héritage
politique est plus vivant que jamais dans l'Amérique latine des
révolutions.
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