Casablanca.- Le Makhzen montre les dents et se venge sur le Mouvement du 20 février. Younes Belkhdim, un activiste du M20F surnommé « le poète du peuple », a été condamné aujourd’hui, vendredi, par le tribunal de première instance de Aïn Sebaâ de Casablanca à une peine deux ans de prison ferme.
Arrêté le 30 mars alors qu’il participait à un sit-in de soutien à Mouad Belghouat, Lhaqed, il végétait depuis en prison après avoir vu sa demande de liberté provisoire rejetée par le tribunal. Alors que quelques semaines plus tard, un autre magistrat marocain accordait la liberté provisoire à un juge de Tanger, arrêté en flagrant délit de corruption (Affaire du juge de Tanger).
Voilà comment le « poète du peuple » était décrit par notre collaborateur Salah Elayoubi dans un article d’opinion paru dans Demain : « Physique de baroudeur, voix de tribun, moustache noire, cheveux gominés et textes déclamés dans un arabe littéraire châtié, donnaient à ce joueur de rugby, héros du petit peuple, un air d’Omar Sharif et au rassemblement du vingt février, des allures de production hollywoodienne, narrant l’An Un d’une quelconque épopée révolutionnaire ».
Cette condamnation après, selon des observateurs, un procès bâclé et arrangé, marque le retour de Fouad ali El Himma, le conseiller royal chargé de la répression auprès du souverain et grand ordonnateur de la grande chasse contre les jeunes activistes du M20F dans ce pays.
Quand un Etat embastille un journaliste (Rachid Niny), puis un chanteur (Lhaqed), avant de s’en prendre à un poète, c’est qu’il a perdu la boussole.
Qu’il continue donc à chercher aveuglément son chemin, mais attention au précipice
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