samedi 26 mars 2011

Maroc résistant - De Ali Fkir


La résistance, rien que la résistance Du lundi 21 mars au vendredi 25 mars 2011, la résistance populaire au Maroc n’a fait que se renforcer, et la répression qui l’accompagne n’a fait que se durcir. Nous ne sommes pas en mesure de donner tous les détails, ni couvrir toutes les régions. Nous nous limitons à signaler certains cas. Le lundi soir, affrontements entre des centaines d’habitants du douar « lahouna » (« on nous a jetés » : nom donné par les habitants à leur douar marginalisé, faubourg de la ville de Taourirt) et les forces de répression. Les habitants auraient incendié les locaux du 3ème arrondissement… les blessés se comptent par dizaines. Jusqu’à présent, cinq (5) citoyens ont été traduits en « justice ». Après le succès de la marche du 20 mars à Mrirt (cœur du Moyen Atlas), un député local et ses sbires ont agressé un enseignant qui a participé à cette marche ; ce qui a provoqué la colère des habitants en général et des militants de l’AMDH et d’ANNAHJ en particulier. Une grande manifestation a été organisée pour protester contre ces baltagis. Plusieurs lycées ont observé une grève et organisé des sit in le 23 mars pour protester contre les politiques de l’Etat dans le domaine de l’enseignement et pour commémorer l’anniversaire du soulèvement populaire de 23 mars 1965, au cours duquel le tyran hassan II avait utilisé des chars et des hélicoptères pour massacrer des centaines de casablancais Le jeudi 24 mars, les forces de répressions ont tabassé des centaines d’enseignants en sit in devant le ministère. Une trentaine de victimes ont été blessées dont plusieurs transportées en urgence à l’hôpital. Rappelons que ces enseignants n’étaient là que pour exiger la régularisation de leurs situations administratives qui attendent depuis des années. Le 23 mars des forces de répression ont tabassé sauvagement les étudiants de l’université Ibnou Toufaïl (Kénitra), des dizaines de blessés. De même la répression s’est abattue sur les étudiants de l’université Kadi Ayad (Marrakech). Rappelons que des dizaines d’étudiants sont en prison à Fès, Marrakech… A Imzourne, les lycéens et collégiens protestent quotidiennement contre la détention arbitraire de deux de leurs camarades depuis les événements de 20 février 2011 A Casablanca, les représentants des quartiers populaires se réunissent chaque semaine au siège d’ANNAHJ ADDIMOCRATI (la Voie démocratique) et organisent des sit in presque chaque deux jours exigeant ainsi des logements décents. Dans la cadre du mouvement de 20 février, plusieurs villes préparent des sit in pour le 27 mars. Contribuons, chacun selon ses possibilités, au succès/ continuité du mouvement de la jeunesse du 20 février La résistance populaire, la lutte consciente dans l’unité, la détermination clairvoyante, restent la seule voie du salut, la seule voie pour un nouveau Maroc, un Maroc bâti sur les débris du Maroc moyenâgeux actuel Ali Fkir (26 mars 2011)

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