jeudi 25 février 2010

Espionnage. On comprend mieux maintenant pourquoi Israël parvient à liquider avec autant d’aisance apparente les dirigeants du Hamas. Le fils d’un des fondateurs du mouvement intégriste palestinien était « une taupe » du Shin bet, les services de renseignements intérieurs de l’état hébreu. C’est le journal Haaretz qui nous l’apprend.

Mosab Hassan Youssef, 32 ans, publie la semaine prochaine aux Etats-Unis « Fils du Hamas », livre dans lequel il raconte son expérience au service du Shin bet. Même s’il est réfugié en Californie, mieux vaut, pour lui, qu’il ait subi une opération de chirurgie esthétique. Sa famille pourrait, en effet, avoir envie de se venger de ce renégat, qui s'est converti au christianisme il y a dix ans. Qu’on en juge !



Les informations que Mosab Youssef a livrées aux Israéliens ont conduit aux arrestations d’Ibrahim Hamid, un chef militaire du Hamas en Cisjordanie, de Marwan Barghouti, la figue emblématique du Fatah en Cisjordanie, ainsi que celle d’Abdallah Barghouti, sans lien avec le précédent, un expert en explosif du Hamas, responsable d’attentats meurtriers en Israël en 2002 lors de la seconde Intifada.


Les "tuyaux" de Mosab ont également permis au Shin bet d’arrêter de nombreux activistes palestiniens et d’empêcher des dizaines d’attentats anti israéliens. Il était surnommé par ses agents traitants le « prince vert », vert comme la couleur de l’islam. Et prince parce qu’il devait leur rappeler le « prince rouge » : Ali Hassan Salameh, l’homme des premiers contacts entre l’OLP de Yasser Arafat et la Cia, que le Mossad assassina à Beyrouth dans les années 80.



Cette révélation est d’autant plus embarrassante que l’« amil », comme on dit en arabe pour désigner un espion, est le fils du sheikh Hassan Youssef, un des fondateurs du Hamas en Cisjordanie, connu lui-même pour ne pas être parmi les plus radicaux des leaders du Mouvement intégriste palestinien.



« Calomnie sans fondement », a aussitôt réagi un responsable du Hamas, dans son bastion de Gaza.



Mais les dirigeants intégristes auront du mal à nier l’évidence. Pour que les longues mains d’Israël aient pu tuer aussi facilement Sheikh Ahmed Yacine, leader historique du Hamas, Abdelaziz Rantissi, un de ses principaux ténors, Ismael Abou Shanab et surtout de très nombreux cadres de sa branche militaire, il fallait bien que le Shin bet soit renseigné de l’intérieur et de sources proches de la direction du Mouvement. Comme quoi on n'est jamais trahi que par les siens!



« Bien sûr que le Hamas est infiltré », réagit un expert français. C’est une des raisons pour lesquelles ses « partenaires » du Hezbollah au Liban s’en méfient tant.

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